Perdu au beau milieu d’une bibliothèque aux milles étagères et aux millions de livres, Suisen lisait, ne profitant guère du beau temps qui s’était installé aujourd’hui dans les contrés du pays de la foudre. Il était bien trop intrigué par la lecture qu’il avait sous les yeux, cela faisait plusieurs heures qu’il s’était installé dans les quartiers du département des archives et de scellement du village. Etant anciennement de cette unité et faisant parti du conseil restreint, les plus proches conseillers de notre ombre de la foudre, il pouvait entrer dans ces locaux sans mal pour y rechercher tout type d’information dont il avait besoin.
Durant une grande partie de sa vie, notre homme avait fait une fixette sur les dons héréditaires que certains possédaient alors qu’il ne les avait pas. Ces recherches furent toujours portées sur ce genre d’informations, cherchant de nouveaux dons héréditaires ou cherchant à les localiser. Mais aujourd’hui était différent, il avait décidé de se documenter sur un sujet qu’il connaissait peu, voire pas du tout. Comme la plupart des hauts gradés de son village, il était au courant de l’existence des Bijuus et des Jinchurikiis mais ne s’y était jamais intéressé.
A présent que sa brigade était au complète, il n’avait plus à s’intéresser d’aussi près aux dons héréditaires, il avait donné à Kumo une puissance militaire non négligeable, bien que le prix a payé fut élevé. L’Ouroboros subsiste dans l’ombre du village, exécutant les tâches que Suisen donnait, avec un taux de réussite des plus grands. Il voulait, à présent, parfaire ses connaissances sur le monde qui l’entourait et élargir sa culture, d’où l’intéressement soudain pour les hôtes et les monstres qu’ils abritaient.
Le village avait en sa possession trois démons à queues, dont deux hôtes sachant maîtriser parfaitement ceux-ci et l’autre qui avait fui suite à certains propos tenu par le Yondaime Raikage. Ce dernier était la future cible de l’unité de Suisen et il se devait de réunir le plus d’informations possibles sur les capacités conférées par ces monstres.

Epluchant divers ouvrages depuis plusieurs heures, s’étant levé tôt pour pouvoir étudier, il n’avait rien trouvé de concret et commençait à perdre patience. Seules les légendes contant les exploits du Rikudo Sennin étaient présentes et quelques faits naturelles qu’on pensait en lien avec les monstres à l’époque, mais rien ne divulguant les capacités ou l’immense pouvoir que les Bijuus donnaient à ceux qui apprenaient à les maîtriser.
C’est ainsi que notre homme eut une idée, au lieu de rechercher l’information dans les archives, une simple discussion avec l’un des hôtes du village pourrait lui apprendre des informations bien plus précieuses que celles trouvées dans les livres. Suisen aurait pu aller à la rencontre du légendaire Killer Bee, hôte du démon à huit queues, mais il ne s’entendait pas très bien, voire pas du tout, avec ce dernier, le trouvant immature.
Mais l’homme déchu du clan Hakushi, aujourd’hui éteint, connaissait l’identité de l’autre hôte qu’avait le nuage en sa possession. Nommée Hotsui Ôrora, l’hôte de Nanabi, le démon à sept queues, n’était pas des moindres puisqu’elle était une hôte parfaite tout comme le « frère » du Yondaime. Jamais Suisen n’avait eu l’occasion de la rencontrer ou autre, trop occupé ses dernières années à fonder son unité et diriger le village dans l’ombre.

Alors notre homme se leva de sa chaise d’un geste ample et souffla sur la bougie qui éclairait le bureau derrière lequel il se trouvait. A peine celle-ci finit d’illuminer la pièce plongée dans le noir, à cause des fenêtres calfeutrées, que l’homme eut disparu à coup de shunshin no jutsu dans un petit nuage de fumée blanche.
Chakra infusé, ses dons sensoriels étaient en éveils, sentant toutes sources énergétiques à base de chakra sur plusieurs kilomètres à la ronde, comme si elles étaient à côté de notre homme qui pouvait les sentir et les distinguer pleinement, alors qu’il était en mouvement. C’est ainsi qu’il repéra une signature de chakra particulière proche du mont Rakurai, juste derrière le quartier général shinobi.
Atteignant le toit du bâtiment, Suisen cacha ses yeux quelques secondes, le temps de s’habituait à la lumière intense du soleil qui brillait de mille feux en cet après-midi radieuse au sein du pays de la foudre.
Sans attendre, notre homme disparut à nouveau, se dirigeant à vive allure vers la source énergétique anormale, ressemblant fortement à celle dégagée par Killer Bee. Quelques secondes plus tard, il se trouvait au pied du mont rakurai, sur le flanc ouest de la montagne, qui faisait face au Lac Kakouto un peu plus loin. Un vaste sentier de pierres et de parois rocheuses s’offrait devant lui, alors qu’il marchait à présent, se sentant proche de son objectif.

C’est alors qu’un danger survint, non un danger potentiellement mortel, mais un danger inopiné qu’il n’avait pas réellement prédit. Il put l’anticiper quelques secondes en avance, sentant que le chakra spécial s’était intensifié dans sa cible, suite aux ailes qu’elle avait fait apparaître. La kumojin à la peau mate et à la chevelure argentée fonçaient à vive allure par la voie des airs, tête baissée, vers notre homme.
Suisen, d’un mouvement rapide et souple, s’agenouilla pour qu’Ôrora passe au-dessus de lui et qu’il soit en mesure d’esquiver le coup de tête qu’il s’apprêtait à lui donner. Notre homme avait pu entendre l’avertissement de la kunoichi et en avait déduit que ce qu’elle faisait n’était pas contrôlé et que ce n’était pas intentionnel. Ainsi, sa cible juste au-dessus de sa tête, notre homme poussa sur ses jambes fortement pour faire un saut digne du plus grand shinobi et arrêtait la course de la jeune femme sans trop de violence.
Atterrissant au gré d’une corniche se trouvant à une trentaine de mètres du sol, sur le flanc du mont rakurai, avec dans ses bras, la jeune femme qu’il posa délicatement contre le sol. Celle-ci semblait choquée et quelque peu perturbée par ce qu’il venait de se passer. Logique. Notre homme afficha un léger sourire en fixant la kunoichi et dit : « Vous devriez faire attention à votre trajet de vol, Hotsui Ôrora, si ça n’avait pas été moi, un autre aurait pu être gravement blessé. »